Homélie du Père Tellis : 4e dimanche du temps ordinaire

31 janvier 2022

4EME ORDINAIRE1

LUC 4, 21-30

 

On a tous un petit carnet d’agenda dans notre sac. Cela nous aide à organiser notre journée. Il contient notre liste de choses à faire. Nous avons tous nos programmes. Nous avons une liste d’attentes, d’envies, de choses que nous voulons faire. Nos agendas décrivent qui nous sommes et ce que nous sommes. Un ordre du jour préparé aide à organiser quelque chose dans la paroisse ou dans la famille. Lorsque nos agendas se rejoignent, des choses incroyables peuvent se produire. Les relations s’approfondissent. L’énergie et la créativité coulent. L’amour fleurit. La vie est abondante et riche. Tout est bien. Cependant, lorsque les agendas se heurtent, un conflit surgit. La question n’est pas de savoir si nous avons des programmes dans notre cahier d’agenda ou combien de programmes nous avons ?. La question est : quel programme guide nos vies ?

Je me demande si c’est la question de l’évangile d’aujourd’hui. Les agendas contradictoires sont le conflit entre Jésus et son propre peuple. Même nos propres agendas entrent parfois en conflit avec l’agenda de Dieu.

Jésus est venu à Nazareth, sa ville natale, avec un ordre du jour : une bonne nouvelle pour les pauvres, la liberté pour les captifs, la vue pour les aveugles, la liberté pour les opprimés et proclamer l’année de la grâce du Seigneur. C’était le même programme et la même prophétie qu’Isaïe. Aujourd’hui, cependant, ce serait différent. L’accomplissement s’est produit juste devant les gens. Cela devient réel.

Ça sonnait bien. En entendant ses paroles, « Tous parlaient bien de lui et étaient étonnés des paroles gracieuses qui sortaient de sa bouche. » Les gens ont adoré. Ils savent que Jésus est le fils de Joseph. Ils reconnaissent Jésus comme l’un d’entre eux. Ils le connaissent. Jésus les connaît. Mais ils avaient une attente tacite, un agenda. « Si c’est ce qu’il va faire pour eux, pensez à tout ce qu’il va faire de plus pour nous. »

Ils avaient de fortes suppositions que Jésus. Ils espéraient, en tant que garçon de sa ville natale, qu’il donnerait la préférence à son propre peuple. Et pourquoi pas ?. Ils sont le village qui l’a élevé comme un enfant. Ils s’attendent non seulement à ce qu’on se souvienne de eux, mais à être remboursés. Ce n’est pas différent aujourd’hui. Nous attendons de nos proches qu’ils nous soutiennent et soient d’accord avec nous. Nous prenons soin des nôtres avant de prendre soin des autres. Après tout, la famille doit rester soudée, que ce soit par le sang, l’idéologie ou l’économie.

Avec une perspicacité prophétique, Jésus dévoile leur programme :

« Sûrement vous allez me citer le dicton : ‘Médecin, guéris-toi toi-même’, et me dire : ‘Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !’ » Et Il dit : « Je te le dis en vérité aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien ». Les gens auraient pensé à demander : "Pourquoi nous parle-t-il des grandes choses que Dieu a faites pour ces étrangers ?". Ne sommes-nous pas les élus ? ". Ils auraient douté comme si Jésus les avait trahis et rejetés. Lorsqu’ils entendirent les paroles de Jésus " Ils furent remplis de rage". Ils le chassèrent hors de la ville et essayèrent de le jeter du haut de la falaise.

Jésus a une vision pour son ministère mais les gens ont une autre vision différente. Les attentes des gens les ont rendus sourds à l’accomplissement des Écritures. Ils sont tellement pris dans leur propre programme qu’ils ne peuvent pas entendre. Ils n’ont pas voulu participer à l’agenda de Dieu. Qu’en pensez-vous ? Cela arrive-t-il jamais dans le monde d’aujourd’hui ? Dans notre église ? Dans nos propres vies ? Malgré nos propres agendas, Jésus, en tant que prophète, est guidé par les préoccupations de Dieu et les prophéties qui l’ont précédé. Il ne se laissera pas changer par le peuple de Nazareth.

Ne pensez pas que Nazareth n’est qu’un lieu géographique, une ville en Israël !. C’est une façon d’être !. Une façon de voir les autres et une façon d’essayer de contrôler Dieu. Chaque fois que nous nous favorisons devant un autre devant Dieu, chaque fois que nous considérons notre famille comme plus méritante qu’une autre de la bonté et de la grâce de Dieu, chaque fois que nous nous sentons justes à l’exclusion des autres, de la vie et de l’amour de Dieu, nous vivons à Nazareth. Jésus passera parmi nous et continuera son chemin.

 

Jésus a rompu les liens de la ville natale et de la parenté ce jour-là à Nazareth, non pas comme un rejet de la ville natale, mais comme un moyen d’agrandir la ville natale. Personne ne serait exclu. Personne ne recevrait de faveurs spéciales. Personne ne serait laissé de côté. Tous sont bénéficiaires de l’accomplissement de la prophétie. Ce n’est pas toujours un programme populaire et ce n’est pas toujours notre programme, mais c’est toujours le programme de Dieu. C’est un programme d’amour.

 

Alors, quel est votre plan pour la journée ? Ce n’est pas moi qui demande cette fois. C’est une question que Dieu pose à chacun de nous.