Homélie du Père Tellis : Pâques

17 avril 2022

PAQUES

JEAN 20 : 1-9

 

C’est le dimanche de Pâques. L’histoire de la Résurrection est une histoire d’amour humain à son meilleur. Quand tout le reste échoue, même la foi et l’espoir, l’amour est intact. Bien que l’amour humain puisse être faible par rapport à l’amour divin, il est assez fort pour émouvoir le cœur de Jésus. Tel est l’amour de Marie-Madeleine.

 Elle a été publiquement honteuse. Sa réputation a été calomniée d’être une prostituée. Les chefs religieux ont tenté de faire taire sa voix et l’ont dégradée.

Mais il y avait un Maître qui traitait les femmes très différemment. Elle a un nouvel espoir et une nouvelle forme d’amour dans sa vie. A partir de ce jour, son admiration et son amour pour Jésus grandirent. Marie a suivi Jésus à Jérusalem. Lorsque tous les autres disciples ont fui, elle s’est solidarisée avec d’autres femmes pour assister à sa mort atroce sur la croix. L’amour refuse d’être intimidé. L’amour persévère quand l’espoir s’éteint. Marie a vu le corps inerte de Jésus descendre de la croix. Il était mort ! Mais l’amour n’abandonnera pas.

Elle a continué à suivre Jésus jusqu’au point où elle ne pouvait plus aller plus loin. Le tombeau a finalement été refermé. Le sabbat était sur le point de commencer. Elle devait partir maintenant, mais elle n’était pas partie sans avoir noté l’endroit de la tombe où l’on avait déposé son corps.

Marie ne pouvait pas attendre que le sabbat soit terminé. Aux premiers rayons de l’aube, elle se précipita vers la tombe. L’amour l’a repoussée. Tout ce qu’elle voulait, c’était être avec le Bien-Aimé. En courant vers le tombeau, Elle aurait pensé comment faire rouler le rocher froid et provocant qui bloque l’entrée du tombeau. Mais à sa grande surprise : la pierre avait été enlevée et le corps avait disparu. Sans hésiter, elle se dépêcha de revenir et le rapporta à Pierre et Jean.

Jean a été le premier à atteindre l’entrée de la tombe mais a hésité à entrer, mais Pierre a dépassé Jean et est entré dans la tombe. Pierre et Jean ont essayé de comprendre ce qui se serait passé. C’étaient des hommes pratiques à la recherche d’explications plausibles. Ils n’ont rien trouvé à comprendre, ils ont décidé de partir.

Mais Marie est restée dans le tombeau. Elle n’abandonnerait pas si facilement. Un tas de pensées remplissait son esprit, où est-il ? Pourquoi ? Non, ce n’est pas possible. Les pilleurs de tombes ont-ils fait quelque chose ? Ou la colère des Juifs a profané le corps de Jésus. Marie n’en pouvait plus ; elle a fondu en larmes.

Juste à ce moment-là, Jésus est apparu et a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? Mais Marie ne pouvait pas reconnaître la voix. Pensant qu’il était le jardinier, elle le supplia de lui dire où il aurait pu emporter le corps de Jésus, en disant : « et je le prendrai » — je le porterai. Elle n’a pas réfléchi à la façon dont elle va le faire. Ce sont les mots d’une femme déterminée. Quoi qu’il en coûte, elle trouverait le corps et le rapporterait.

Marie tellement aveuglée par ses larmes qu’elle ne pouvait reconnaître Jésus. Pour Marie, la voix du « jardinier » lui a soudain semblé familière lorsque Jésus l’a appelée par son nom. Puis Jésus s’est révélé et a prononcé son nom avec la voix familière qu’elle avait entendue d’innombrables fois auparavant. Au plus profond du désespoir, son "Maître" l’avait retrouvée. Elle reconnait sa voix rassurante. Elle s’est instinctivement accrochée à lui, poussée par un amour qui ne lâchera rien.

Mais elle savait qu’elle ne pouvait pas être attachée tout le temps à Christ. A travers ses larmes, elle reconnaît le Christ ressuscité dans le monde, oui, mais Jésus a aussi nommé le Christ aussi vivant en elle ! Elle demande où - Christ dit : "Marie !" Le Christ ressuscité est en vous ! Christ dans le monde - Christ en nous. C’est l’histoire de la résurrection - non seulement Christ vit, mais Christ vit en nous ! Ainsi, Elle est devenue le premier témoin du Christ ressuscité et le premier porteur de la Bonne Nouvelle. Marie nous enseigne que l’amour n’échoue jamais, même lorsque l’espoir échoue. Il l’a soutenue à travers la nuit noire du samedi saint jusqu’à l’aube de Pâques. Même si Marie s’accroche au Christ, elle apprend aussi à lâcher prise. La réunion passionnante avec le Maître Jésus n’était pas censée être pour elle seule. Il l’a appelée à aller dans le monde et à témoigner de la Résurrection : « J’ai vu le Seigneur ! ». De Marie, nous commençons à comprendre pourquoi l’amour est la plus grande des vertus. De Marie aussi, nous apprenons que même si nous chérissons les expériences d’intimité avec Dieu au sommet d’une montagne, nous devons aussi descendre pour apporter la Bonne Nouvelle du Christ vivant à un monde mourant.